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grève était un avertissement. Elle ne devait jamais recommencer. L’oligarchie y tiendrait la main.

Au bout de huit jours, comme il était convenu d’avance, les télégraphistes de l’Allemagne et des États-Unis reprirent leurs postes. Par leur intermédiaire, les chefs socialistes des deux pays présentèrent leur ultimatum aux dirigeants. La guerre devait être déclarée nulle et non avenue, sinon la grève continuerait. On ne fut pas longtemps à trouver un arrangement. La déclaration de guerre fut révoquée, et les populations des deux pays se remirent au travail.

Ce rétablissement de l’état de paix détermina la signature d’une alliance entre l’Allemagne et les États-Unis. En réalité, ce dernier traité fut conclu entre l’Empereur et l’Oligarchie en vue de tenir tête à leur ennemi commun, le prolétariat révolutionnaire des deux pays. Et c’est cette alliance que l’Oligarchie brisa si traîtreusement par la suite, lorsque les socialistes allemands se soulevèrent et chassèrent leur empereur du trône. Or, précisément, le but que s’était proposé l’Oligarchie en jouant toute cette partie, était de détruire sa grande rivale sur le marché mondial. Une fois l’empereur mis au rancart, l’Allemagne n’aurait plus d’excédent à vendre à l’étranger. De par la nature même d’un état socialiste, la population allemande consommerait tout ce qu’elle fabriquerait. Naturellement, elle échangerait à l’étranger