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L’oligarchie voulait la guerre avec l’Allemagne pour une douzaine de raisons. Elle avait beaucoup à gagner à la jonglerie d’événements que susciterait une mêlée pareille, au rebattage des cartes internationales et à la conclusion de nouveaux traités et alliances. En outre, la période d’hostilités devait consommer une masse d’excédents nationaux, réduire les armées de chômeurs qui menaçaient tous les pays, et donner à l’oligarchie le temps de respirer, de mûrir ses plans et de les réaliser. Un conflit de ce genre la mettrait virtuellement en possession d’un marché mondial. Elle lui fournirait une vaste armée permanente qu’il ne serait plus nécessaire de licencier désormais. Enfin, dans l’esprit du peuple, la devise « Amérique contre Allemagne » remplacerait celle de « Socialisme contre Oligarchie ».

Et, en vérité, la guerre aurait produit tous ces résultats, s’il n’y avait pas eu les socialistes. Une réunion secrète des meneurs de l’Ouest fut convoquée dans nos quatre petites chambres de Peel Street. On y envisagea d’abord l’attitude que le Parti devait prendre. Ce n’était pas la première fois qu’il mettait le pied sur une mèche belliqueuse[1], mais c’était la première fois que nous

    toute assurance qu’à la prochaine élection présidentielle les socialistes réuniront plus d’un million de voix. »

  1. C’est à l’aurore du XXe siècle que l’organisation socialiste internationale formula définitivement la