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Ainsi s’explique l’état d’esprit des socialistes de marque à l’automne de 1912. Tous, à l’exception d’Ernest, étaient convaincus que le régime capitaliste touchait à sa fin. L’intensité de la crise et la multitude des gens sans emploi, la disparition des fermiers et de la classe moyenne, la défaite décisive infligée sur toute la ligne aux syndicats, justifiaient amplement leur croyance à la ruine imminente de la ploutocratie et leur attitude de défi vis-à-vis d’elle.

Hélas, que nous nous méprenions sur la force de nos ennemis ! Partout les socialistes, après un exposé exact de la situation, proclamaient leur prochaine victoire aux urnes. La ploutocratie releva le gant, et c’est elle qui, toutes choses pesées et équilibrées, nous infligea une défaite en divisant nos forces. C’est elle qui, par ses agents secrets, fit crier partout que le socialisme était une doctrine sacrilège et athée : poussant en ligne les divers clergés, et spécialement l’Église Catholique, elle nous déroba les votes d’un certain nombre de travailleurs. C’est elle qui, toujours par l’entremise de ses agents secrets, encouragea le Parti des Granges et le propagea jusque dans les villes et dans les rangs de la classe moyenne en perdition.

Le glissement vers le socialisme se produisit

    éleva les impôts. C’était le point faible de leur armure. Ayant cessé d’acheter et de vendre, ils n’avaient pas d’argent et, en fin de compte, leurs terres furent vendues pour payer leurs contributions.