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10. Le tourbillon


À la suite du dîner des hommes d’affaires, des événements terriblement importants se succédèrent comme des coups de foudre ; et ma pauvre petite vie, passée toute entière dans le calme de notre ville universitaire, fut entraînée avec toutes mes aventures personnelles dans le vaste tourbillon des aventures mondiales. Est-ce mon amour pour Ernest qui fit de moi une révolutionnaire, ou le clair point de vue sous lequel il m’avait fait envisager la société dans laquelle je vivais, je ne le sais pas au juste : mais révolutionnaire je devins, et je me trouvai plongée dans un chaos d’incidents qui m’eût semblé inconcevable trois mois plus tôt. Les troubles de ma destinée coïncidèrent avec de grandes crises sociales.

Tout d’abord, mon père fut congédié de l’Université. Oh ! il n’en fut pas exclu au sens propre du mot : on lui demanda de donner sa démission, voilà tout. La chose, en soi, n’avait pas grande importance. À vrai dire, Père en fut enchanté. Son renvoi, accéléré par la publication de son