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enfin la milice, c’est-à-dire vous, et moi, et nous tous. »

La discussion ne dura guère après cela, et bientôt les convives se levèrent de table. Calmés et domptés, ils baissaient la voix en prenant congé. On aurait pu les croire encore épouvantés de la vision d’avenir qu’ils avaient contemplée.

— La situation est certainement sérieuse, dit M. Calvin à Ernest. Je ne vois pas grand’chose à redire à la manière dont vous l’avez dépeinte. Je ne suis en désaccord avec vous que sur la condamnation de la classe moyenne. Nous survivrons, et nous renverserons les trusts…

    Wall Street ainsi que la bourse des fonds publics. Mais elle n’est pas la seule : elle constitue le premier anneau d’une chaîne de banques Rockefeller, comprenant quatorze banques et consortiums dans la cité de New York, outre des banques très fortes et très influentes dans tous les grands centres monétaires du pays.

    « John D. Rockefeller possède des fonds de la Standard Oil pour une valeur de quatre à cinq millions de dollars à la cote du marché. Il a cent millions de dollars dans le Trust de l’acier, presque autant dans un seul réseau des chemins de fer de l’ouest, la moitié autant dans un autre, et ainsi de suite jusqu’à ce que l’esprit se fatigue à cataloguer ses richesses. Son revenu s’élevait l’an dernier à cent millions de dollars environ, — il est douteux que les revenus de tous les Rothschilds pris ensemble atteignent une somme supérieure, — et son revenu continue à progresser par sauts et par bonds. »