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auparavant. Ne voyez-vous pas votre situation, Messieurs ? Votre classe moyenne, c’est l’agnelet tremblotant entre le lion et le tigre. Si l’un ne vous a pas, l’autre vous aura. Et si la ploutocratie vous a la première, le prolétariat aura la ploutocratie ensuite ; ce n’est qu’une affaire de temps.

« Et même, votre richesse actuelle ne donne pas la vraie mesure de votre pouvoir. En ce moment, la force de votre richesse n’est qu’une coquille vide. C’est pourquoi vous poussez votre piteux cri de guerre : « Revenons aux méthodes de nos pères. » Vous sentez votre impuissance et le vide de votre coquille. Et je vais vous en montrer la vacuité.

« Quel pouvoir possèdent les fermiers ? Plus de cinquante pour cent sont en servage par leur simple qualité de tenanciers ou parce qu’ils sont hypothéqués : et tous sont en tutelle par le fait que déjà les trusts possèdent ou gouvernent (ce qui est la même chose, en mieux) tous les moyens de mettre les produits sur le marché, tels qu’appareils frigorifiques ou élévateurs, voies ferrées et lignes de vapeurs. En outre, les trusts gouvernent les marchés. Quant au pouvoir politique et gouvernemental des fermiers, je m’en occuperai tout à l’heure en parlant de celui de toute la classe moyenne.

« De jour en jour les trusts pressurent les fermiers comme ils ont étranglé M. Calvin et tous les autres crémiers. Et de jour en jour les