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ce donc que le Brésil donnera en retour aux États-Unis ?

— De l’or, dit M. Kowalt.

— Mais il n’y a dans le monde qu’une quantité d’or limitée, objecta Ernest.

— De l’or sous forme de nantissements, obligations et autres gages de ce genre, rectifia M. Kowalt.

— Cette fois vous y êtes. Les États-Unis recevront du Brésil, en retour de leur excédent, des obligations et des garanties. Qu’est-ce que cela veut dire, sinon que les États-Unis entreront en possession de voies ferrées, d’usines, de mines et de terrains au Brésil ? Et qu’en résultera-t-il encore ?

M. Kowalt réfléchit et secoua la tête.

« Je vais vous le dire, continua Ernest. Il en résultera ceci, que les ressources du Brésil vont être développées. Bien : faisons un pas de plus. Quand le Brésil, sous l’impulsion du système capitaliste, aura développé ses propres ressources, il possédera lui-même un surplus non consommé. Pourra-t-il s’en débarrasser aux États-Unis ? Non, puisqu’ils ont leur propre excédent. Les États-Unis pourront-ils faire comme précédemment et disposer de leur trop-plein au Brésil ? Non, puisque ce pays a maintenant le sien propre.

« Qu’arrive-t-il ? Désormais les États-Unis et le Brésil doivent tous deux chercher leurs débouchés dans des contrées dont les ressources