Page:London - Le Talon de fer, trad. Postif.djvu/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vrai des États-Unis l’est également de tous les pays capitalistes dont les ressources sont développées. Chacun de ces pays dispose d’un excédent encore intact. N’oubliez pas qu’ils ont déjà commercé les uns avec les autres, et que néanmoins ces surplus restent disponibles. Dans tous ces pays le travail a dépensé ses gages et ne peut rien en acheter ; dans tous, le capital a déjà consommé tout ce que lui permet sa nature. Et ces surcharges leur restent sur les bras. Ils ne peuvent les échanger entre eux. Comment vont-ils s’en débarrasser ?

— En les vendant aux pays dont les ressources ne sont pas développées, suggéra M. Kowalt.

— Parfaitement : vous le voyez, mon raisonnement est si clair et si simple qu’il se déroule tout seul dans vos esprits. Faisons maintenant un pas en avant. Supposons que les États-Unis disposent de leur surplus dans un pays dont les ressources ne sont pas développées, au Brésil par exemple. Souvenez-vous que cette balance est en dehors et en sus du commerce, les articles de commerce ayant déjà été consommés. Qu’est-

    que le sénateur Mark Hanna disait : « La production de richesse aux États-Unis est annuellement supérieure d’un tiers à sa consommation. » Un autre sénateur, Chauncey Kepew, déclarait : « Le peuple américain produit annuellement deux milliards de richesse de plus qu’il n’en consomme. »