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Nous ne nous chamaillerons pas sur cette division[1] : quels que soient les marchandages, elle finit toujours par s’arranger à un taux ou à un autre. Et, ne l’oubliez pas, ce que je dis d’une industrie s’applique à toutes. Me suivez-vous ?

Les convives manifestèrent leur accord.

« Or, supposons que le travail, ayant reçu ses cinquante dollars, veuille racheter des souliers. Il ne pourrait en racheter que pour cinquante dollars. C’est clair, n’est-ce pas ?

« Passons maintenant de cette opération particulière à la totalité de celles qui s’accomplissent aux États-Unis, non seulement à propos du cuir, mais des matières brutes, des transports et du commerce en général. Disons, en chiffres ronds, que la production totale annuelle de la richesse aux États-Unis est de quatre milliards de dollars. Le travail reçoit donc en salaires une somme de deux milliards par an. Des quatre milliards produits, le travail peut en racheter deux. Aucune discussion là-dessus, j’en suis

  1. Ici Everhard montre clairement la cause de tous les troubles du travail de ce temps-là. Dans le partage du produit commun, le capital et le travail, chacun de son côté, voulaient avoir le plus possible, et la querelle était insoluble. Tant qu’exista le système de production capitaliste, travail et capital continuèrent à se chicaner sur le partage. La chose nous paraît aujourd’hui risible, mais il ne faut pas oublier que nous sommes en avance de sept siècles sur ceux qui vivaient alors.