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« Section IX… Que la milice, lorsqu’elle sera convoquée en service actuel pour les États-Unis, sera soumise aux mêmes règlements et articles de guerre que les troupes régulières des États-Unis. »

— Voilà où vous en êtes, Messieurs, chers concitoyens américains et camarades miliciens. Il y a neuf ans, nous autres socialistes, nous pensions que cette loi était dirigée contre le Travail ; mais il semble bien qu’elle était dirigée aussi contre vous. Le congressiste Wiley, dans la brève discussion qui fut permise, déclara que le projet de loi « procurerait une force en réserve pour prendre la populace à la gorge — la populace, c’est vous, Messieurs, — et pour protéger à tout hasard la vie, la liberté et la propriété ». À l’avenir, quand vous vous soulèverez dans votre force, rappelez-vous que vous vous révolterez contre la propriété des trusts et contre la liberté légalement accordée aux trusts de vous pressurer. Messieurs, on vous a arraché les crocs, on vous a rogné les griffes. Le jour où vous vous dresserez dans votre virilité, dépourvus d’ongles et de dents, vous serez aussi inoffensifs qu’une légion de mollusques.

— Je n’en crois pas le premier mot ! s’écria M. Kowalt. Une telle loi n’existe pas. C’est un canard inventé par vos socialistes.

— Le projet de loi a été présenté à la Chambre le 30 juillet 1902 par le représentant de l’Ohio. Il a été discuté au galop. Il a été adopté au Sénat