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de l’appliquer ; s’il y avait eu lieu, vous en auriez entendu parler assez tôt. Ensuite parce que cette loi a passé en vitesse au Congrès et en secret au Sénat, et, pour ainsi dire, sans discussion. Naturellement, les journaux n’en ont pas soufflé mot. Nous autres socialistes, nous le savions, et nous l’avons publié dans notre presse. Mais vous ne lisez jamais nos journaux.

— Et moi je soutiens que vous rêvez, dit M. Calvin avec entêtement. Le pays n’aurait jamais permis chose pareille.

— Cependant le pays l’a permise en fait, répliqua Ernest. Et pour ce qui est de rêver, dites-moi si ceci est de l’étoffe dont sont faits les rêves.

Il tira de sa poche une brochure, l’ouvrit et se mit à lire :

« Section I, etc., etc. Il est décrété, etc., etc. que la milice se compose de tous les citoyens mâles et valides âgés de plus de dix-huit ans et de moins de quarante-cinq, habitant les divers États ou territoires ainsi que le district de Colombie…

« Section VII… Que tout officier ou homme enrôlé dans la milice — rappelez-vous, Messieurs, que d’après la section I vous êtes tous enrôlés, — qui refusera ou négligera de se présenter devant l’officier de recrutement après y avoir été appelé comme il est prescrit ci-contre, sera traduit devant un Conseil de guerre et passible des peines prononcées par ce conseil…