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d’habeas corpus vous auriez des post mortem, en fait de garanties, celle de l’autopsie. Si vous refusiez d’entrer dans la milice, ou d’obéir une fois incorporés, vous passeriez devant un conseil de guerre improvisé et vous seriez fusillés comme des chiens. C’est la loi.

— Ce n’est pas la loi ! — affirma avec autorité M. Calvin. Il n’existe pas de loi pareille. Tout cela, jeune homme, vous l’avez rêvé. Comment ! Vous parliez d’expédier la milice aux Philippines. Ce serait inconstitutionnel. La Constitution spécifie expressément que la milice ne pourra pas être envoyée hors du pays.

— Qu’est-ce que la Constitution vient faire là-dedans ? demanda Ernest. La Constitution est interprétée par les Cours, et celles-ci, comme M. Asmunsen l’a reconnu, sont les créatures des Trusts. En outre, je l’ai affirmé, c’est la loi. C’est la loi depuis des années, depuis neuf ans, Messieurs.

— C’est la loi, demanda M. Calvin d’un air incrédule, — que nous puissions être traînés de force dans la milice… — et fusillés par un Conseil de guerre improvisé si nous refusons de marcher ?

— Parfaitement, répondit Ernest.

— Comment se fait-il que nous n’ayons jamais entendu parler de cette loi ? demanda mon père, et je vis bien que pour lui aussi c’était une nouvelle.

— Pour deux raisons, dit Ernest. D’abord parce que l’occasion ne s’est pas présentée