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elle nous repousserions l’attaque de l’armée régulière.

— C’est-à-dire que vous entreriez dans la milice vous-mêmes, répliqua Ernest, et que vous seriez envoyés dans le Maine ou en Floride, aux Philippines ou partout ailleurs, pour écraser vos camarades révoltés au nom de la liberté. Pendant ce temps-là, vos camarades du Kansas, du Wisconsin ou de tout autre État entreraient dans la milice et viendraient en Californie pour noyer dans le sang votre propre guerre civile.

Cette fois ils furent réellement scandalisés et demeurèrent muets. Enfin, M. Owen murmura :

— Nous ne nous enrôlerions pas dans la milice. C’est tout simple. Nous ne serions pas si naïfs.

Ernest éclata franchement de rire.

— Vous ne comprenez pas du tout la combinaison qui a été effectuée. Vous ne pourriez pas vous en défendre. Vous seriez incorporés de force dans la milice.

— Il existe une chose qu’on appelle le droit civil, insista M. Owen.

— Pas quand le Gouvernement proclame l’état de siège. Au jour où vous parlez de vous lever en masse, votre masse se retournerait contre vous. Vous seriez pris dans la milice de gré ou de force. Je viens d’entendre quelqu’un prononcer le mot d’habeas corpus. En guise