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de pressurer autrui pour en tirer des bénéfices.

Tous les convives étaient maintenant en colère, animés de dispositions belliqueuses. Mais la voix d’Ernest domina le tumulte.

— Encore une question : vous dites que vous vous soulèverez dans toute votre puissance quand le Gouvernement sera entre les mains des trusts ; par conséquent le Gouvernement emploiera contre votre force l’armée régulière, la marine, la milice, la police, en un mot, toute la machine de guerre organisée des États-Unis. Où sera donc alors votre force à vous ?

La consternation parut sur les visages. Sans leur laisser le temps de se reconnaître, Ernest porta un nouveau coup droit.

— Il n’y a pas très longtemps, souvenez-vous-en, notre armée régulière n’était que de cinquante mille hommes. Mais ses effectifs ont été augmentés d’année en année, et elle en compte maintenant trois cents mille.

Il réitéra son attaque.

— Ce n’est pas tout. Pendant que vous vous livriez à une poursuite diligente de votre fantôme favori, le profit, et que vous improvisiez des homélies sur votre chère mascotte, la concurrence, des réalités encore plus puissantes et cruelles ont été dressées par la combinaison. Il y a la milice.

— C’est notre force ! s’écria M. Kowalt. Avec