Page:London - Le Talon de fer, trad. Postif.djvu/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.


6. Ébauches futuristes


Vers cette époque commencèrent à pleuvoir autour de nous, drus et rapides, les prodromes d’événements à venir.

Ernest avait déjà exprimé certains doutes sur le degré de prudence dont mon père faisait preuve en recevant chez lui des socialistes et travaillistes notoires, ou en assistant ouvertement à leurs réunions : mais père n’avait fait que rire du souci qu’il se donnait. Quant à moi, j’apprenais bien des choses à ce contact avec les chefs et les penseurs de la classe ouvrière. Je voyais le revers de la médaille. J’étais séduite par l’altruisme et le noble idéalisme que je rencontrais chez eux, en même temps qu’effrayée par l’immensité du nouveau domaine littéraire, philosophique, scientifique et social qui s’ouvrait devant moi. Je m’instruisais rapidement, mais pas assez vite pour comprendre dès lors le péril de notre situation.

Les avertissements ne me manquèrent pas, mais je n’y prenais point garde. Ainsi j’appris que Mme Pertonwaithe et Mme Wickson, dont l’in-