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discuter des théories. Et les faits qu’il citait lui-même étaient désastreux pour eux. Dès qu’ils attaquaient la classe ouvrière, il répliquait :

— C’est le pot-au-feu reprochant sa noirceur à la bouilloire, mais cela ne vous lave pas de la saleté imputée à votre propre visage.

Et, à chacun et à tous, il disait :

— Pourquoi n’avez-vous pas réfuté mon accusation de mauvaise administration portée contre votre classe ? Vous avez parlé d’autres choses, et d’autres choses encore à propos de celles-là, mais vous ne m’avez pas répondu. Est-ce donc que vous ne pouvez pas trouver de réplique ?

Ce fut à la fin de la discussion que M. Wickson prit la parole. Il était le seul qui fût resté calme, et Ernest le traita avec une considération qu’il n’avait pas accordée aux autres.

« Aucune réponse n’est nécessaire, — dit M. Wickson avec une lenteur voulue. J’ai suivi toute cette discussion avec étonnement et répugnance. Oui, Messieurs, vous, Membres de ma propre classe, vous m’avez dégoûté. Vous vous êtes conduits comme des nigauds d’écoliers. Cette idée d’introduire dans une pareille discussion vos lieux-communs de morale et le tonnerre démodé du politicien vulgaire ! Vous ne vous êtes conduits ni comme des gens du monde, ni même comme des êtres humains, vous vous êtes laissés entraîner hors de votre classe, voire de votre espèce. Vous avez été bruyants et pro-