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LE LOUP DES MERS

Je pus comprendre que Loup Larsen, au prix d’un léger coude vers le sud-ouest, avait hâte de rencontrer, dans la région des tropiques, les vents alizés, qui nous prendraient par le travers et dont la régularité nous ramènerait vers le nord, dans la direction du Japon.

Le petit déjeuner terminé, une nouvelle mésaventure m’arriva.

La vaisselle lavée, je vidai le fourneau de la cuisine et montai les cendres sur le pont, afin de les jeter à la mer. Loup Larsen et Henderson causaient ensemble, près de la barre, que tenait Johnson. Comme je me dirigeais vers la lisse, je vis un matelot me faire un signe de la tête, que je pris à tort pour un bonjour.

Il voulait, en fait, m’avertir de jeter les cendres sous le vent. Sans me rendre compte de la bêtise que j’allais commettre, je passai près de Loup Larsen et du chasseur de phoques, et vidai ma caisse contre le vent.

Les cendres furent, aussitôt, violemment rabattues, non seulement sur moi, mais sur Henderson et Loup Larsen.

L’instant d’après, je recevais, comme le dernier des chiens galeux, un formidable coup de pied dans le derrière.

Je n’aurais jamais cru qu’un coup de pied puisse

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    voile. Le « clinfoc » est une petite voile triangulaire, supplémentaire, qui, à l’avant du navire, vient s’ajouter au petit foc et au grand foc.