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Jack London

si j’avais été sujet à cette infirmité. Je n’en avais pas moins le cœur à deux doigts des lèvres.

Je m’étais allongé dans ma couchette et m’étais repris à méditer sur le sort odieux qui s’abattait sur moi. Comment, moi, Humphrey Van Weyden, un dilettante de la plume réputé pour sa compétence artistique et littéraire, pouvais-je bien me trouver, à cette heure, incorporé à l’équipage d’une goélette armée pour la chasse aux phoques ? Mousse ! J’étais passé mousse !

Jamais je ne m’étais sérieusement adonné aux travaux manuels. J’avais toujours mené une existence sédentaire et placide, comme il convient à un homme d’étude, qui a derrière lui de bonnes et solides rentes.

J’avais toujours boudé tous les sports athlétiques et, dès mon enfance, mon père m’appelait un rat de bibliothèque. Une seule fois, je m’étais joint à quelques amis, pour faire du camping. Au bout de quelques jours, j’avais planté là la compagnie, préférant revenir au confort de mon intérieur et à la douceur de mon lit.

Et maintenant j’avais devant moi la monotone perspective de tables à servir, de pommes de terre à peler et de vaisselle à laver !

Aurais-je la force nécessaire pour supporter une pareille vie ? J’étais, à vrai dire, d’une bonne constitution. Tous les médecins me l’avaient affirmé. Mais je n’avais jamais développé mes muscles. Les mêmes médecins m’avaient, maintes

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