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LE LOUP DES MERS

Elle leva vers moi un regard reconnaissant.

— Je suis mieux maintenant, dit-elle. Continuons.

Nous dépassâmes le lourd et sautillant troupeau et, suivant toujours la piste du jeune phoque, nous trouvâmes, à quatre cents mètres environ, la tribu des holluschickies au poil lisse qui vivaient solitaires, jusqu’au jour où leur vigueur accrue leur permettrait de mettre un terme à leur célibat, en affrontant la jalousie des gros mâles.

Aidé de Maud, dont les yeux brillaient et qui maniait résolument son aviron, frappant de-ci, frappant de-là, j’organisai une sorte de battue, au cours de laquelle je séparai du reste de la tribu une vingtaine de jeunes mâles.

— Mon Dieu, que c’est passionnant ! s’écriait Maud, en se démenant de son mieux.

Je poussai mon gibier dans un petit cul-de-sac du terrain ; sept à huit bêtes réussirent à s’échapper et à fuir vers le rivage, et le massacre du reliquat s’opéra sans difficulté.

Exténuée, Maud s’était assise sur le sol, un peu en arrière.

Lorsqu’elle me rejoignit, j’avais commencé déjà le dépouillement des victimes. En deux voyages successifs, nous transportâmes les peaux jusqu’au canot.

Puis je hissai la voile et, en quelques bordées, nous avions regagné notre petit havre.