Page:London - Le Loup des mers, 1974.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE LOUP DES MERS

Mais comme j’explorais la grève, un peu plus loin, je frissonnai, en faisant une sinistre découverte dans le sable : apparemment, il s’agissait d’ossements blanchis.

Afin d’épargner à Maud un pareil spectacle, je l’invitai, sans tarder, à reprendre la mer et nous côtoyâmes la face nord-est de l’île, qui était la moins abrupte.

Un peu avant la fin de la journée, nous avions terminé notre voyage de circumnavigation.

J’estimai, approximativement, que l’île de Bonne-Volonté pouvait mesurer trente-cinq kilomètres de tour et que sa largeur variait de trois à huit kilomètres.

La plupart des baies qui s’y creusaient s’élevaient graduellement vers l’intérieur, par des pentes rocheuses, entrecoupées de toundras humides et de marécages où croissaient de maigres roseaux.

Les phoques y pullulaient et je ne crus pas exagérer leur nombre en l’estimant à deux cent mille.

Telle était notre île, alternativement fangeuse ou rocheuse, fouettée par la mer et battue par les tempêtes ; on entendait le beuglement ininterrompu de la colonie de phoques. C’était, au total un mélancolique et misérable séjour.

Quand nous eûmes regagné notre petite crique, Maud, qui s’était montrée, toute la journée, rieuse et animée, s’écroula.

365