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L’aube apparut, grise et froide.

Le canot filait sous une brise fraîche et la boussole indiquait que nous étions dans la bonne route.

Malgré les moufles épaisses, mes doigts étaient glacés et ce n’était pas sans souffrance que je les tenais crispés sur les avirons. Les pieds me piquaient aussi, sous la morsure du froid, et je souhaitais ardemment voir apparaître le soleil.

Devant moi, dans le fond du canot, Maud était étendue. Elle, du moins, avait chaud, car elle était enveloppée de grosses couvertures.

J’avais ramené celle qui la couvrait extérieurement, pour protéger son visage contre la fraîcheur nocturne. En sorte que je ne distinguais de la jeune femme qu’une forme vague et des cheveux châtains, qui dépassaient de la couverture et s’ornaient, comme d’un diadème de pierreries, des gouttes d’eau provoquées par l’humidité de l’air.

Longtemps mon regard se fixa sur ces mèches,

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