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JACK LONDON

se renverser. Je m’élançai juste à temps pour lui éviter une chute sur le parquet.

Ses paupières gonflées se soulevèrent imperceptiblement et elle se rendit à peine compte de ce qui se passait. Je lui donnai le bras et la fis lever, pour la conduire à sa couchette, sous le regard narquois de Thomas Mugridge, à qui j’ordonnai de regagner ses fourneaux au plus vite.

Elle s’appuya lourdement sur moi, en se soutenant à peine, et s’effondra sur la couchette, à une nouvelle secousse de la goélette. Je l’aidai à s’allonger, tout habillée. Elle me sourit dans son demi-sommeil et, laissant retomber sa tête, elle s’endormit profondément.

Je l’installai sur l’unique oreiller du bord, que j’avais emprunté à la couchette de Loup Larsen, et la laissai reposer en paix, après avoir étendu sur elle deux grosses couvertures de matelots. Puis je remontai sur le pont, où je trouvai Thomas Mugridge en train de répandre, parmi les chasseurs de phoques, avec des grimaces significatives, des bruits équivoques sur mes excellentes qualités de femme de chambre.

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