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LE LOUP DES MERS

C’est ainsi que nous reprîmes au Cisco deux de nos embarcations, avec leurs hommes sains et saufs. Et, à la grande joie de Loup Larsen, mais à mon propre regret, nous cueillîmes, sur le San-Diégo, Smoke, Nilson et Leach, qui se seraient volontiers passés de ce rapatriement forcé.

En sorte qu’au bout de cinq jours quatre hommes seulement nous manquaient : Henderson, Holyoak, Williams et Kelly. Nous reprîmes donc notre chasse et nous nous lançâmes de nouveau sur les flancs du troupeau de phoques.

Comme nous le suivions plus avant vers le nord, nous commençâmes à rencontrer les redoutables bancs de brume. Jour après jour, nous mettions à la mer les canots qui, avant même de toucher l’eau, étaient avalés. Et nous ne cessions ensuite, à intervalles réguliers, de souffler dans la trompe de brume et de tirer dans le canon.

Continuellement nous perdions et retrouvions nos canots, ou ceux des autres goélettes phoquières, et vice versa.

Chaque fois qu’une goélette ramassait un canot étranger, il était convenu que celui-ci devait chasser pour elle jusqu’à ce qu’on ait retrouvé son propriétaire. Mais, comme il fallait s’y attendre, Loup Larsen, en compensation de son canot perdu pendant la tempête, mit la main sur le premier esquif égaré qu’il rencontra, et décida de le garder ainsi que son équipage.

Lorsque la goélette, à qui hommes et canot ap-

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