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C’est étonnant ! En dépit des sombres pressentiments qui hantent chacun sur la goélette, rien de spécial n’a lieu sur le Fantôme.

Nous avons continué notre route vers le nord-ouest, jusqu’au large des côtes du Japon. Là, nous avons rencontré le grand troupeau de phoques.

Venant on ne sait d’où, dans le Pacifique infini, il voyageait vers le nord, accomplissant sa migration annuelle.

Nous le prîmes en chasse et ne le quittâmes plus. Au cours de ce carnage, nous lancions aux requins les cadavres dépouillés de leurs peaux. Une fois salées, ces fourrures iraient un jour, dans les villes, orner les belles épaules des femmes. C’était la seule raison de ce massacre effréné. Car la chair et l’huile de phoque sont commercialement inutilisables.

Après une fructueuse journée de cette tuerie, j’ai vu le pont du Fantôme jonché de ces animaux, mes pieds glissaient dans leur graisse, dont il était

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