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Je n’ai jamais pu surmonter ce dégoût physique. Mais je l’ai dompté et, aujourd’hui encore, je le réprime chaque fois que je prends un verre. Le palais ne cesse pas de se révolter ; on peut s’en rapporter à lui pour juger ce qui est bon ou mauvais pour le corps. Cependant, les hommes boivent sans s’occuper de l’effet produit sur l’organisme, c’est l’excitation du cerveau qu’ils recherchent, et si le corps doit en souffrir, tant pis pour lui.

Malgré toute ma répugnance pour la boisson, j’avoue que les moments les plus ensoleillés de ma vie d’enfant, je les ai passés dans les débits.

Juché sur les lourds chariots de terre, je disparaissais dans le brouillard et j’avais les pieds engourdis faute de mouvement ; les chevaux martelaient, sans se presser, le chemin creux dans les collines de sable, et une vision radieuse m’empêchait de trouver le temps long : c’était la