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Cependant, tôt ou tard, je devais payer ma dette à John Barleycorn. Il commença par prélever des acomptes, non pas tant sur mon corps que sur mon esprit. J’éprouvai une recrudescence de cette longue maladie, purement intellectuelle, dont j’avais déjà souffert. D’autres fantômes, depuis longtemps terrassés, relevaient la tête. Sous leur aspect différent, ils étaient autrement redoutables que les spectres d’origine intellectuelle imaginés jadis, puis repoussés par mon cerveau relativement sain et normal. Les revenants d’aujourd’hui se dressaient sous l’influence de la raison pure de John Barleycorn, mais lui ne renverse jamais les chimères qu’il a suscitées.

Pour calmer cette crise de pessimisme causée par l’alcool, il n’est d’autre ressource que de chercher dans la boisson à outrance l’apaisement que John Barleycorn promet toujours, mais n’apporte jamais.