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règle, car l’excessive consommation d’alcool par les blancs dans ces pays-là est un fait bien connu. Ce n’est d’ailleurs pas un endroit propice pour eux. Le pigment de leur épiderme ne les protège pas contre la lumière éblouissante du soleil. Les rayons ultra-violets et autres radiations transpercent leurs tissus, comme les rayons X avaient traversé ceux de maints opérateurs avant qu’ils aient eu le moindre soupçon du danger.

Sous les tropiques, les blancs subissent des transformations radicales dans leur nature. Ils deviennent sauvages, sans pitié, et s’adonnent à des actes monstrueux de cruauté qu’ils ne songeraient jamais à commettre dans leurs climats tempérés. Ils se montrent nerveux, irascibles et amoraux. Et ils boivent comme jamais ils ne l’avaient fait auparavant. L’ivrognerie est une des nombreuses formes de dégénérescence provoquées par une exposition prolongée à la lumière torride. Ces contrées ne conviennent nullement à un séjour prolongé. Les blancs sont condamnés à y périr irrémédiablement, et l’abus des boissons accélère leur fin. C’est une nécessité automatique à laquelle ils se soumettent sans la raisonner. Ils boivent, un point c’est tout.

La chaleur ne m’épargna pas plus que les autres, et cependant je résidais sous les tropiques depuis deux ans à peine. Pendant ce temps je buvais ferme, mais pour éviter tout malentendu je m’empresse d’ajouter que ce n’est pas l’intempérance qui détermina la maladie, pas plus que l’abandon du voyage. J’étais solide comme un bœuf, et durant bien des mois je luttai contre un mal qui mettait en lambeaux mon épiderme et mes tissus nerveux. Pendant tout