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Cependant l’organisme humain s’accoutume vite à un stimulant toujours le même ; je m’aperçus bientôt qu’un seul cocktail ne produisait plus le coup de fouet attendu. Je n’en ressentais ni ardeur ni gaieté. Il m’en fallait trois pour arriver à cet état que je recherchais à présent. Je recherchais cet effet. J’avalais le premier à onze heures et demie, au moment où j’emportais dans mon hamac le courrier du matin. Une heure après, j’absorbais le deuxième, juste avant de manger. Je ne tardai guère à prendre l’habitude de me glisser hors du hamac dix minutes plus tôt — ce qui me laissait le temps de prendre décemment un troisième verre avant de passer à table. Ce fut ensuite une règle quotidienne. Je succombais ainsi aux deux habitudes les plus funestes pour un buveur : boire seul, et régulièrement. J’étais toujours aussi disposé à lever le coude avec mes amis présents