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le boy coréen de mélanger régulièrement le punch pour nous, suivant la formule.

Cette habitude ne dura que sur le bateau. Revenu à terre, je n’eus plus besoin, chez moi, de punch pour m’ouvrir les yeux le matin et me les fermer le soir. Depuis je n’y ai plus goûté, et cela remonte à bien des années.

Mais voici où je veux en venir : j’aimais ces toddies. La jovialité qu’ils provoquaient tenait du prodige. Leurs moyens insidieux en faisaient d’éloquents prosélytes pour John Barleycorn. Ils étaient l’avant-goût d’une inclination qui devait, un jour, grandir et dégénérer en désir quotidien et pressant. Et moi, qui vivais aux côtés de John Barleycorn depuis si longtemps et ricanais devant ses vains efforts pour me vaincre, je n’en savais rien, j’étais à cent lieues de le supposer !