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se voyait contraint de me rembourser mon droit d’inscription et de me demander de quitter l’école. Il ne me reprochait pas ma nullité, loin de là ; mes études marchaient bien et, m’eût-il poussé jusqu’à l’Université, j’aurais été capable de passer mes examens avec honneur. Mais les langues allaient leur train à mon sujet. Songez donc ! En quatre mois j’allais accomplir le travail de deux années ! Ce serait un vrai scandale, et les universités, lors des concours, se montraient de plus en plus sévères envers les élèves des écoles préparatoires. Non, le directeur ne pouvait vraiment pas supporter un tel esclandre, et il me priait gentiment de partir. Donc, je m’en allai. J’acquittai mes dettes, grinçai des dents et me décidai à potasser seul. Trois mois me séparaient des examens universitaires. Sans laboratoire, sans répétiteur, installé dans ma chambre, j’entrepris d’accomplir ces études de deux années en l’espace de deux mois, et même de revoir celles de l’année précédente.

J’étudiais dix-neuf heures par jour, et pendant trois longs mois je maintins cette allure, sauf en quelques rares exceptions. Mon corps était épuisé, mon esprit aussi, mes yeux se fatiguaient et commençaient à me faire souffrir, mais je tenais bon. Vers la fin, je crois que j’étais devenu un peu piqué, car j’étais persuadé d’avoir découvert la formule de la quadrature du cercle. Cependant je résolus de n’exposer ma théorie qu’après les examens. On verrait alors !

L’époque des épreuves arriva enfin. Pendant plusieurs nuits je dormis à peine, tellement j’étais absorbé à compléter et réviser mon programme. Lorsqu’enfin je remis ma dernière page, mon