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embrasser Haydée brusquement, ou valait-il mieux lui glisser d’abord un bras autour de la taille ? Me permettrais-je seulement de me rapprocher d’elle ?

Eh bien, je n’osai pas. Je ne fis rien du tout. Je me contentai de rester à la même place et de l’aimer de toute mon âme. Au moment des adieux, ce soir-là, je ne l’avais pas encore embrassée. Mais je garde toujours présent à la mémoire mon premier baiser, un autre soir au moment de nous séparer, instant mémorable où je rassemblai tout mon courage pour oser enfin.

Nous n’avons pas réussi à nous rencontrer subrepticement et à nous embrasser plus d’une douzaine de fois — comme le font les adolescents — baisers rapides, innocents et magiques. Nous ne sommes jamais allés nulle part, même pas à une matinée.

Une fois pourtant nous avons partagé pour cinq cents de sucre d’orge. Néanmoins, je me suis toujours plu à croire qu’elle m’aimait. Moi je l’adorais. Pendant plus d’un an je n’ai fait que rêver d’elle, et son souvenir m’est toujours cher.