Page:London - Le Cabaret de la dernière chance, 1974.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour faire connaissance avec les filles et les garçons, je fréquenterai plusieurs sociétés d’amateurs, je me ferai inviter chez eux, à leurs soirées. Avec l’argent que j’ai en poche, je peux tenir le coup jusqu’au mois de janvier, après quoi je repartirai pour la chasse au phoque.

Pour sûr qu’il ne boirait pas ! Il connaissait les effets de l’ivresse, particulièrement sur son tempérament à lui : le vin noyait sa raison, et son argent, dans ces conditions, ne faisait pas long feu. Mais puisqu’il lui restait le choix, basé sur une amère expérience, entre trois jours de débauche en compagnie des requins et des harpies de la côte Barbary, et tout un hiver de saine joie et de société agréable, aucun doute ne subsistait sur la décision qu’il allait prendre.

Axel Gunderson, lui, ne raffolait pas de la danse et des fréquentations mondaines. Il disait ; — J’ai une bonne paie qui va me permettre maintenant de retourner dans mon pays. Ça fait quinze ans que je n’ai pas revu ma mère et toute la famille. Le jour même du paiement j’expédierai mon argent, qui m’attendra chez moi. Puis je choisirai un bon navire à destination de l’Europe, où je débarquerai avec une nouvelle paie. Réunies, elles me procureront une somme que jamais je n’ai touchée jusqu’ici. Je vivrai comme un roi. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme tout est bon marché en Norvège. Je pourrai offrir des cadeaux à tout le monde, dépenser mon argent. Là-bas on me prendra pour un millionnaire, et j’y passerai toute une année avant de reprendre la mer.

— C’est précisément ce que je compte faire, déclara John-le-Rouge. Depuis trois ans je n’ai