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moi. Dès que les buveurs dépassaient la mesure, je les quittais, et quand Nelson était repris de sa folie de débauche, je m’arrangeais pour disparaître.

Le 12 janvier 1893, j’avais dix-sept ans, et le 20 janvier je signais devant le commissaire de bord mon engagement sur la Sophie-Sutherland, une goélette à trois mâts pour la chasse au phoque, à destination des côtes du Japon. Naturellement, il nous fallut arroser ça. Joe Vigy, le patron du bar, me monnaya le chèque que j’avais reçu en acompte, Pète Holt y alla de sa tournée, moi de la mienne, ainsi que d’autres chasseurs. Voilà comment se comportaient des hommes ! Était-ce à moi, gamin de dix-sept ans, de protester contre la manière de vivre de ces gaillards à la belle prestance et dans la plénitude de leur force ?