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LA BRUTE DES CAVERNES

intéressé, se gardait bien de me dévoiler leurs trucs malhonnêtes ! Loin de fréquenter les milieux sportifs, j’employais mes loisirs à la chasse, à la pêche et à faire de la photo en couleurs.

« Devineriez-vous le surnom que m’ont octroyé Spider Walsh, mon premier entraîneur, et Stubener ? Le « puceau » ! Walsh me l’a seulement appris ce matin même, et j’en ai souffert comme d’un arrachage de dent. Pourquoi, après tout, leur donnerais-je tort ? N’étais-je pas, pour eux, le petit agneau qui vient de naître ?

« Au cours de toutes ces années, j’ai donc été, à mon insu, le complice de Stubener. Si je n’ai pas vu clair plus tôt dans ses louches machinations, c’est qu’en réalité je m’intéressais trop peu aux dessous du ring pour y suspecter le moindre mal. Je suis venu au monde avec un corps solide et une tête froide. J’ai constamment vécu en plein air et mon père m’a initié à la boxe, qu’il connaissait mieux que quiconque.

« Ce sport m’était devenu si naturel que jamais les combats proprement dits n’ont accaparé mes efforts. Il faut dire que jamais je n’ai éprouvé non plus le moindre doute quant au résultat d’un match. Mais à présent, c’est fini, je quitte définitivement le ring.

Elle désigna du doigt l’en-tête annonçant sa rencontre avec Tom Cannam.

― Ça, c’est l’œuvre de Stubener, expliqua-t-il. Voilà des mois qu’il a organisé ce match. Mais je