Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
LA BRUTE DES CAVERNES

veloppa d’un regard brûlant auquel, inconsciemment, les yeux de Maud répondirent.

La première, elle baissa les yeux, son compagnon l’imita et, comme la veille, tous deux considérèrent leurs mains unies. Instinctivement il s’avança vers elle comme pour la saisir dans ses bras, puis refréna son désir avec un visible effort.

À sa grande surprise, Maud fut sur le point de s’abandonner à la forte étreinte de ses bras. Elle éprouva une sorte de vertige quand il recula en pressant davantage ses doigts entre les siens d’un mouvement si brutal qu’il faillit les briser. Puis il lâcha la main de Maud et l’écarta de lui.

— Maud, vous êtes pour moi la femme idéale !

Il se détourna légèrement et se passa la main sur le front.

Au fond d’elle-même, elle redoutait qu’il proférât, en pareil moment, un mot d’excuse ou la moindre explication. Mais Pat garda un silence religieux. Il agissait toujours, semblait-il, suivant ses vœux à elle.

La jeune femme se rassit dans son fauteuil. Lui, en fit autant et plaça son siège de façon qu’ils se trouvèrent séparés par un angle du bureau.

— J’ai passé la nuit dernière dans un bain turc, dit-il. J’ai envoyé chercher un vieux boxeur fini, un ancien ami de mon père. Sachant que rien de ce qui concerne la boxe ne lui était étranger, je le fis parler. Le plus amusant de l’affaire, c’est que j’eus toutes les peines du monde à le con-