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LA BRUTE DES CAVERNES

— Répondez-moi ! ordonna-t-il.

Elle hocha la tête.

— Vous n’allez tout de même pas nier que Powers a été mis knock-out au seizième round ?

— Je vous jure que non ! Il n’a pas été mis knock-out du tout. Comprenez-moi bien. Je vous supplie d’écouter mes explications. Je ne vous ai pas menti. Entendez-vous ? Je ne vous ai pas menti ! Je suis un vulgaire imbécile, ils se sont moqués de moi et de vous à la fois. Vous avez cru voir Powers hors de combat ; or, non seulement le coup frappé par moi n’était pas assez fort, mais il n’a pas porté au bon endroit. Powers a tout simplement simulé ce knock-out.

Il fit une pause et la regarda, quêtant sa réponse.

Elle fut convaincue de la sincérité de ses paroles, et une vague de bonheur l’envahit tout entière. Cet homme, orgueilleux et fier, qui ne signifiait rien encore pour elle et qu’elle voyait seulement pour la deuxième fois, n’avait pas craint de s’humilier pour se justifier à ses yeux et regagner son estime.

— Eh bien ? insista-t-il.

Le ton autoritaire de sa question troubla de nouveau la jeune femme jusqu’au fond de son être. Elle se leva et lui tendit la main.

— Je vous crois ! dit-elle. Et vous m’en voyez heureuse, très heureuse.

Pat lui emprisonna longuement la main et l’en-