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LA BRUTE DES CAVERNES

pas à ce que, par ma faute, il démolisse la boutique.

Lorsque Glendon fut introduit, ils n’échangèrent aucune salutation. Froide et renfrognée comme un jour gris, elle ne lui offrit pas de siège et ne lui accorda pas même un regard. À demi tournée vers son bureau, elle attendait qu’il exposât l’objet de sa visite.

Il ne manifesta nullement l’ennui que lui produisait cet accueil glacial, mais alla droit au but.

— Je voudrais seulement vous dire un mot… Le combat… s’est terminé… à ce round…

Elle haussa les épaules.

— Je le savais d’avance.

— Vous ne le saviez pas d’avance ! répliqua-t-il. Non ! non ! et non ! Moi-même je l’ignorais.

Elle se tourna vers lui, affectant un air de lassitude.

— À quoi bon ? prononça-t-elle. La boxe… c’est la boxe, et nous savons tous à quoi nous en tenir. Le match ne s’est-il pas terminé hier soir comme je l’avais annoncé ?

— C’est exact. Mais vous ne le croyiez pas. Seuls, vous et moi savions que Powers ne serait pas mis knock-out au seizième round.

Elle se taisait.

— Je vous le répète : vous saviez cela.

Il parlait d’un ton impératif et, comme Maud s’obstinait dans son mutisme, il avança d’un pas vers elle.