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LA BRUTE DES CAVERNES

« Eh bien ! j’ai une proposition à te soumettre. Je possède ici, sache-le, le plus illustre champion, et le plus inconnu qui ait jamais existé. Je te parle sans blague aucune et te dis la pure vérité.

« Que penserais-tu, en effet, d’un gaillard qui, à vingt-deux ans, pèse ses deux cents livres, et qui frappe deux fois plus fort et plus vite que je ne savais le faire moi-même au temps où j’étais le plus en forme ?

« Le phénomène en question est mon propre garçon, Pat Glendon, Pat le jeune. C’est sous ce nom qu’il combattra. J’ai tout réglé d’avance. Le mieux est donc de te mettre immédiatement en route et d’arriver sans tarder.

« C’est moi-même qui l’ai instruit et entraîné. Toute la science acquise par moi au cours de ma carrière, je la lui ai solidement enfoncée dans la tête.

« J’ajouterai, c’est invraisemblable mais rigoureusement exact, qu’il y a encore ajouté du sien. Bref, c’est le boxeur-type. D’ici peu, il deviendra une incomparable merveille. Il frappe, en quelque sorte, automatiquement, sans avoir besoin de réfléchir. La moindre de ses chiquenaudes est, pour l’adversaire, un narcotique plus puissant que le swing à plein bras d’un boxeur ordinaire.

« Ce garçon-là est, on peut le dire sans exagération aucune, le plus magnifique espoir de la race blanche sur le terrain de a boxe. Viens donc, je te le répète, jeter ici un coup d’œil.