levaient toute la salle, hurlante de joie à la pensée qu’il tenait déjà son homme.
À ce moment le journaliste, jugeant que l’œil inexpérimenté de Maud l’empêchait de discerner les coups sérieux que parait Glendon, se pencha vers elle et lui dit à voix basse :
— Le jeune Pat gagnera quand même ! En voilà un qui arrivera et personne ne pourra arrêter son élan. Vous allez voir : il tombera l’autre au seizième round, et pas avant.
— Ni après ? demanda-t-elle.
Elle faillit éclater de rire devant l’assurance de son compagnon, qui lui répondit négativement. Car elle savait à quoi s’en tenir.
Powers avait la réputation de n’accorder aucun répit à son adversaire, qu’il harcelait d’un round à l’autre. Glendon se plia à cette tactique et opposa une défense admirable, ne prenant de temps à autre l’offensive que pour aiguiser l’intérêt des spectateurs.
Bien que Powers sût par avance qu’il devait perdre, il possédait une trop grande expérience du ring pour hésiter à mettre son adversaire knock-out si l’occasion s’en présentait. On l’avait si souvent trompé qu’il n’éprouverait pas le moindre scrupule à rendre la pareille aux autres. Pourquoi donc se priverait-il de remporter la palme si la chance le favorisait ? Au diable le Syndicat !
Grâce à une habile publicité dans la presse,