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LA BRUTE DES CAVERNES

beauté massive et douce à la fois, lui apparut comme l’athlète parfait ; et Nat Powers, presque asymétrique, raboteux et couvert de poil, lui fit l’effet de la brute des cavernes.

Tandis qu’ils affectaient des poses avantageuses pour les caméras et s’affrontaient dans des attitudes de combat, le regard de Pat Glendon tomba pas hasard sur le visage de Maud. Bien qu’il ne lui fit aucun signe, elle comprit, avec un tressaillement au cœur, qu’il l’avait reconnue.

Peu après le gong résonna et le speaker cria :

— Allez !

Et la bataille commença.

Ce fut une lutte magnifique, sans effusion de sang ni blessures, car les deux boxeurs connaissaient à fond leur métier.

Ils passèrent la moitié du premier round à se tâter, néanmoins Maud Sangster s’intéressa fort au jeu des feintes et des claquements de gants.

Quand ils en vinrent plus tard au corps à corps, l’enthousiasme de la jeune femme était tel que le journaliste, son voisin, dut lui rappeler qui elle était et en quel lieu elle se trouvait.

Powers combattait avec aisance et précision, ainsi qu’il sied au champion d’une cinquantaine de matches de boxe, et une claque d’admirateurs soulignait bruyamment chacun de ses coups d’adresse.

Cependant, il comptait ses mouvements et ne se montrait qu’en certains assauts violents qui sou-