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LA BRUTE DES CAVERNES

Ainsi que la coutume commençait à s’en généraliser, il n’y eut pas de combats préliminaires.

À peine Maud avait-elle gagné sa place qu’une salve d’applaudissements annonça l’entrée de Nat Powers, entouré de ses seconds.

La jeune fille fut presque effrayée à la vue de cette masse formidable. Cependant le boxeur sauta par-dessus les cordes aussi légèrement qu’un homme de la moitié de son poids, et grimaça un sourire pour remercier la salle de cette tumultueuse ovation.

Certes, il ne ressemblait guère à un Adonis, avec ses oreilles en chou-fleur qui attestaient la brutalité de sa profession, et son nez cassé avait été tant de fois aplati sur sa figure qu’il défiait l’art de la chirurgie pour lui restituer sa forme primitive.

De nouveaux rugissements saluèrent, cette fois, l’arrivée de Pat Glendon.

Maud, le suivant avidement du regard, le vit passer à travers les cordes et se rendre à son coin.

Après l’intermède fastidieux des présentations au public, les deux adversaires enlevèrent leurs peignoirs et se trouvèrent face à face en costume de ring.

Une clarté éblouissante se déversait sur eux du plafond, pour faciliter la prise de vues cinématographiques. Maud observa le contraste frappant qui existait entre ces deux hommes : Glendon, au visage régulier et aux formes nettes, d’une