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LA BRUTE DES CAVERNES

— Je n’en doute pas, répondit-il lentement. Je crains seulement que cette publication ne brise le charme qui existe déjà entre nous. Je voudrais effacer de mon esprit le fait que je vous ai connue dans l’exercice de votre profession, et ne conserver de notre rencontre que le souvenir d’une conversation amicale entre homme et femme. Je me demande si vous saisissez bien le fond de ma pensée… en tout cas, voilà exactement ce que je ressens.

Tout en parlant, il enveloppait Maud d’un regard de tendresse. Elle se sentait subjuguée et étrangement mal à l’aise devant cet homme qu’on prétendait gauche et timide. Or, il s’exprimait plus nettement et de façon plus persuasive que la plupart des hommes, et Maud discernait dans ses propos une franchise pure et simple plutôt que d’adroits artifices. Il l’accompagna jusqu’à son automobile et, de nouveau, elle frissonna lorsqu’il lui tendit la main et prit congé.

— Je vous reverrai quelque jour prochain, lui dit-il. J’y tiens essentiellement. J’ai l’impression que le dernier mot n’a pas été prononcé entre nous.

Comme la voiture s’éloignait, Maud éprouvait un sentiment identique. Elle reverrait encore ce déconcertant Pat, ce roi des faiseurs de bleus, cette « Brute des Cavernes ».

De retour dans la salle d’entraînement, Glendon y retrouva son manager, tout bouleversé.