Page:London - La brute des cavernes, trad Gruyer et Postif, 1934.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
72
LA BRUTE DES CAVERNES

Stubener se tenait toujours dans l’encadrement de la porte, pâle et prêt à s’écrouler, maintenant avec peine son équilibre.

— Je te reverrai plus tard, lui dit Pat. Sors et ferme la porte derrière toi.

Une fois la porte fermée, Maud et Pat demeurèrent en tête à tête. Pat Glendon, le visage inquiet, se taisait.

— Eh bien ? demanda Maud.

Il se leva de son siège, la domina de sa haute taille, puis se rassit, humectant ses lèvres de sa langue.

— Je vais vous apprendre ceci, prononça-t-il : le combat ne s’achèvera pas au seizième round.

Elle ne dit mot, mais son sourire sceptique et railleur blessa l’amour-propre du boxeur.

— Attendez et vous verrez, mademoiselle Sangster, continua-t-il. Vous ne tarderez pas à reconnaître que votre journaliste s’est fourré le doigt dans l’œil.

— Vous entendez par là qu’il y aura un changement au programme ? interrogea-t-elle, audacieuse.

Il frémit à ces paroles tranchantes.

— Je n’ai point pour habitude de mentir, dit-il sèchement, « même aux femmes ».

— Je l’admets volontiers. N’empêche que vous n’avez pas répondu à ma question. Vous allez peut-être me traiter de sotte, monsieur Glendon, mais que m’importe, à moi, que le match prenne