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LA BRUTE DES CAVERNES

— Écoutez-moi encore, reprit-elle. Hier soir, le même rédacteur m’a annoncé que, pour votre prochain match, le round final était fixé d’avance.

Stubener commençait à s’affoler, mais son poulain vint à la rescousse.

— Ce type-là est un menteur ! éclata la voix de Pat.

— Il n’a tout de même pas menti en ce qui concerne l’issue de l’autre combat ! répliqua-t-elle d’un petit air de défi.

— Alors, à quel round doit se terminer ma rencontre avec Nat Powers, selon votre journaliste ?

Sans donner à Maud le temps de répondre, le manager intervint comme un bolide :

— Je t’en prie, Pat, n’insiste pas. Ne comprends-tu donc pas qu’il s’agit là d’un ramassis de potins ! S’il fallait croire tout ce qu’on entend dire sur le ring, où en serions-nous, bon Dieu ! Poursuivons plutôt l’interview.

Glendon feignit de ne point prêter attention aux paroles de son manager, dont les yeux, perdant leur bleu tendre, devinrent durs et agressifs.

Maud Sangster venait de provoquer une discussion orageuse dont le résultat dissiperait sûrement tous ses doutes.

Elle frissonna au son de la voix de Pat et devant la force de son regard. Voilà au moins un gaillard