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LA BRUTE DES CAVERNES

I


Rapidement, Sam Stubener se mit à dépouiller son courrier.

Ainsi qu’il convient à un manager de boxeurs professionnels, sa correspondance coutumière était aussi bizarre que variée.

Tout imbécile qui, de près ou de loin, touchait aux sports, tout réformateur plus ou moins chimérique des usages du ring n’hésitait pas à prendre sa plume et à lui communiquer ses idées.

Depuis les menaces les plus terribles contre sa vie, si le scripteur n’était pas écouté, jusqu’à celle, plus mignonne, de lui assener, à la première occasion, un bon coup de poing en plein visage ; depuis l’offre des plus modestes paris pour telle ou telle prochaine rencontre, jusqu’aux défis de deux cent cinquante mille dollars proposés par des gens n’ayant pas le sou, il connaissait d’avance la teneur de son courrier.

On lui expédiait également, sous pli fermé, des fétiches divers. Pattes de lièvre, par exemple, ou fers à cheval porte-bonheur.