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LA BRUTE DES CAVERNES

jeune fille vers lui. Jamais un homme n’avait jusque-là produit sur elle une pareille séduction.

Cependant, l’esprit préoccupé par certaines rumeurs circulant la veille encore dans les bureaux de rédaction du Courrier-Journal, elle fît dévier l’entretien sur une question scabreuse.

— Vous avez raison, lui dit-elle. Nous devrions aborder des sujets plus sérieux. Je désirerais précisément connaître votre avis sur un point qui m’a toujours rendue perplexe. Me permettez-vous d’aller jusqu’au bout de ma pensée ?

Pat acquiesça de la tête.

— Même si je suis très franche ? brutalement franche ?

Nouveau geste affirmatif du jeune boxeur.

— Eh bien, voici. J’ai souvent entendu parler de boxe et de paris et, sans m’y passionner outre mesure, j’ai cru discerner qu’on s’y livrait à pas mal de tricheries. Pourtant, quand je vous regarde, il me semble impossible que vous puissiez vous prêter à de telles malhonnêtetés. J’admets qu’on aime le sport pour lui-même et pour le gain qu’il vous rapporte, mais je n’arrive pas à comprendre…

— Ne cherchez pas à comprendre, interrompit Stubener, tandis que Pat esquissait un sourire. Tous ces combats réglés d’avance, tout ce chiqué dont on parle sont de vulgaires histoires de brigands. Il n’y a rien de fondé dans ces racontars, croyez-moi, miss Sangster. Et maintenant, laissez-