Les descriptions, données dans les journaux, de cette déconcertante personnalité, n’étaient incidemment que fantaisie absolue. La « Brute des Cavernes » était inventée de toutes pièces. Voilà qui était certain.
Maud Sangster se trouvait beaucoup plus embarrassée pour engager l’interview proprement dite, ayant trait au jeu du ring. Elle-même n’avait-elle pas avoué que la question était hors de sa compétence ?
Dès qu’elle se risquait sur ce chapitre, Stubener intervenait, pour la reprendre aussitôt et lui couper la parole.
— Simplifions les choses, monsieur Glendon, voulez-vous ? dit-elle enfin, un peu honteuse.
« Pourquoi vous êtes-vous, un jour, adonné à la boxe ? Est-ce l’appât du gain qui a agi sur vous ? Ou cela fut-il, chez vous, une vocation irrésistible ? Éprouvez-vous un réel plaisir à vous battre ?
Le bavard Stubener tenta, une fois encore, de répondre pour Pat. Mais celui-ci ne le laissa pas faire et trancha brusquement :
— Le métier, dit-il, me parut, au début, totalement dénué d’intérêt. Trop facilement je mettais bas les adversaires qui m’étaient opposés.
« Quand je me trouvai aux prises avec des champions dignes de moi, qui exigeaient, pour que j’en vinsse à bout, un sérieux effort, je me sentis… Comment dire ?
— Piqué au jeu… suggéra Maud Sangster.