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LA BRUTE DES CAVERNES

Dérangé de son rêve, Pat fronça les sourcils d’un air maussade et ne répondit pas.

— Il y a longtemps, déclara gentiment Maud Sangster, que je désirais vous connaître, monsieur Glendon.

« Je n’entends rien, d’ailleurs, je vous le dis franchement, au métier que vous exercez, et si je lâche quelque bourde, il faudra m’excuser.

« C’est promis, n’est-ce pas ?

— Le plus simple serait peut-être, proposa Stubener, que vous le voyiez en action. Je vais faire venir un de ses entraîneurs et, tandis qu’ils se battront, c’est moi qui parlerai.

— Je n’accepte pas, grogna rudement Pat Glendon, d’une voix rauque.

« Miss Sangster peut me poser toutes les questions qui l’intéressent. Je ne suis pas un idiot, j’imagine, et saurai répondre congrûment.

La conversation s’engagea, Stubener s’obstinant à la diriger à son idée, ce qui avait pour unique résultat d’irriter Maud Sangster et Pat pareillement, qui ne répondait que par monosyllabes.

La jeune femme n’en étudiait pas moins, avec une attention passionnée, la physionomie si originale qu’elle avait devant elle, ces yeux d’un bleu clair, d’un écartement si parfait, ce nez légèrement aquilin, où s’esquissait le bec de l’aigle, ces lèvres d’un pur dessin, dont la courbe souple trahissait une douceur virile, exempte, dans son énergie même, de toute bestialité.