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LA BRUTE DES CAVERNES

quatre prunelles, comme si, longtemps, elles s’étaient cherchées et rencontrées enfin.

Cela dura le temps d’un éclair. Maud Sangster reprit, la première, la maîtrise d’elle-même et ce fut avec simplicité qu’elle tendit la main à Pal, qui s’était mis debout.

Une minute durant, il retint la fine main dans la sienne. Sans qu’il s’en rendît compte exactement, il lui paraissait avoir soudain devant lui la femme idéale dont son père lui avait jadis parlé.

— Celle-là, quand tu la rencontreras, avait dit le vieux Pat Glendon, ne la laisse pas échapper…

Maud Sangster n’était pas moins troublée. Quoi, c’était la « Brute des Cavernes » qu’elle avait devant elle ? Elle ne pouvait le croire.

— Voulez-vous me rendre ma main, monsieur Glendon ? dit-elle en souriant. J’en ai réellement besoin, je vous assure.

Pat laissa tomber, d’un geste brusque et maladroit, cette main qu’il pressait inconsciemment, et son visage s’empourpra.

Mais il continua à fixer, comme en extase, les yeux étranges qui le fascinaient.

Ce fut Stubener qui mit fin, prosaïquement, à cette double béatitude.

— Vous le voyez, dit-il, par vous-même, miss Sangster, mon champion est en excellente forme.

« N’est-il pas vrai, Pat ? Jamais tu ne t’es senti plus sûr de toi.