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LA BRUTE DES CAVERNES

porter, renchérit Stubener. Elle s’adonne, comme toi, à la poésie et a publié un volume de vers. Ce que tu n’as pas fait.

« Elle écrit également pour le théâtre et une de ses pièces a connu un succès plus qu’honorable.

« C’est pour toi, crois-m’en, un véritable honneur qu’elle ait songé à venir t’interviewer. Elle ne te rasera nullement, j’en suis persuadé.

« Je serai là, d’ailleurs, et t’aiderai dans tes réponses, s’il est nécessaire. Pour une fois, sors de ta coquille et deviens homme du monde !

« Il faut, au surplus, te résigner à ces interviews. C’est pour nous deux une publicité gratuite, que rien ne peut remplacer. Elle aguiche le public, attire la foule, et c’est la foule qui fait les bonnes recettes.

— Je ne veux pas te contrarier, acquiesça Pat. Introduis-la.

Il retira sa jambe du bras du fauteuil, posa sur la table voisine les Sonnets de Shakespeare, prit une pose décente, et lorsque Stubener s’en revint, en compagnie de Maud Sangster, Pat paraissait plongé dans la lecture d’un article de journal, qu’il avait empoigné.

Il leva les yeux vers la jeune femme et leurs regards se croisèrent.

Il y eut un choc mental. Ses yeux gris pénétrèrent au fond des yeux bleus, et les yeux bleus au fond des yeux gris.

Une lueur soudaine et triomphale illumina les